Denis Lathoud, dont la taille imposante de 1,98 m contraste avec une remarquable réserve personnelle, est un héros hors du commun dans un sport collectif. Depuis les années 1990, il s’est hissé du statut de joueur lyonnais à celui de joueur international grâce à son assurance, tant en attaque qu’en défense. Sa régularité est à la hauteur de son jeu, comme en témoignent ses 463 buts en équipe nationale.

Meilleur arrière gauche des Jeux olympiques de 1992 à Barcelone, il a permis à la France de monter sur la troisième marche du podium, un exploit incroyable pour les « Bronzés », qui prendront plus tard le nom de « Barjots ». Cet épisode a donné à l’équipe de France une confiance durable. Sa contribution au titre mondial, son premier exploit significatif, sera cruciale trois ans plus tard en Islande, dans un climat de défiance en Europe.
Élément | Informations |
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Nom | Denis Lathoud |
Date de naissance | 13 janvier 1966 |
Lieu de naissance | Lyon, France |
Date de décès | 22 juin 2025 |
Âge | 59 ans |
Taille | 1,98 m |
Poste | Arrière gauche |
Clubs joués | Rhodia Club Handball, USAM Nîmes, PSG-Asnières |
Palmarès international | Champion du monde (1995), Médaille de bronze olympique (1992) |
Carrière entraîneur | SMV Porte Normande, CAPO Limoges, Dijon Bourgogne HB, Tunis, Strasbourg |
Cause du décès | Cancer du sang (leucémie) selon Wikipédia |
Denis a accepté le poste d’entraîneur avec la même rigueur et le même sang-froid dont il avait fait preuve tout au long de sa carrière de joueur. Ses pairs ont salué ses analyses d’après-match et ses techniques de soutien mental innovantes à Nîmes, Limoges, Dijon, Tunis et Strasbourg, les qualifiant de « particulièrement innovantes » et « remarquablement efficaces ». Il est toujours cité comme une source d’inspiration par des joueurs de plusieurs générations.
Malgré une carrière sportive remarquable, il a mené son dernier combat en secret. Après avoir reçu un diagnostic de cancer du sang, il a décidé de vivre et de soutenir ses équipes jusqu’à la fin de sa vie sans révéler sa maladie. Il a choisi de rester un pilier plutôt qu’un patient, faisant preuve d’une dignité qui dépasse les projecteurs sportifs.
Certaines présences n’ont pas besoin d’être bruyantes, comme en témoignent des coéquipiers comme Jackson Richardson qui parlent d’un homme qui a inspiré des équipes entières sans crier. Leurs témoignages contiennent une nuance poignante : il a formé des personnes en plus des athlètes. Un ancien joueur résume : « Il nous a appris à nous battre sans perdre notre sang-froid », d’une voix chargée d’émotion.
La similitude avec d’autres individus solitaires, comme le regretté Johan Cruyff, dont la passion pour le jeu n’a jamais été éclipsée par ses difficultés personnelles, est frappante. À l’instar de ces modèles, Denis privilégiait les valeurs humaines, estimant qu’un grand entraîneur est avant tout un citoyen exemplaire.
Son influence grandit à travers l’ADN collectif du staff et les valeurs transmises aux jeunes joueurs, à l’heure où le handball français remporte les championnats du monde et d’Europe. Didier Dinart et Claude Onesta ont tour à tour honoré cette flamme déclinante, valorisant sa capacité à rassembler et à créer un esprit d’équipe durable. Moins célébré, son esprit était vibrant.
Le 22 juin 2025, Denis s’est éteint, laissant un vide dans le monde du sport. Il se distingue cependant par son histoire qui devient déjà un facteur de motivation, encourageant athlètes et entraîneurs à agir avec plus de conscience, de compassion et de lucidité en matière de santé mentale et physique.
Sa carrière nous rappelle que la création d’une équipe performante exige des fondations humaines solides dans un environnement souvent avide de performance immédiate. C’est pourquoi il exhorte les clubs et les fédérations à investir dans la formation holistique, le soutien psychologique et la prévention plutôt que dans les seuls résultats.
Lathoud offrait à ses clients une ombre bienfaisante, à l’image d’un arbre enraciné. La capacité des générations futures à adopter une position équilibrée – ambitieuse mais respectueuse, compétitive mais bienveillante – est un autre exemple de son dévouement pour la postérité.
Le sport français se souviendra toujours d’un homme qui a choisi de mettre l’accent sur l’importance du collectif, de la transmission et de la grandeur dans la simplicité, malgré sa souffrance silencieuse.