Après avoir lutté contre la maladie d’Alzheimer, une maladie neurodégénérative qui touche silencieusement près de 900 000 personnes en France, Bernard Lacombe s’est éteint le 17 juin 2025, à l’âge de 72 ans. Sa carrière de footballeur français illustre cette loyauté hors du commun, mêlée à un dévouement sincère et à un talent exceptionnel. Lacombe était bien plus qu’un buteur prolifique. Souvenir vivant du match qui a marqué l’histoire de l’Olympique Lyonnais et de l’équipe de France, il était une présence réconfortante.

Sa chute fut aussi brutale qu’injuste. L’ancien attaquant s’est égaré et a perdu la raison en quelques mois, s’éloignant de ses proches. Suite à plusieurs incidents, principalement au volant, caractérisés par des oublis persistants et des comportements à risque, son déficit cognitif a été déclaré. La maladie d’Alzheimer a été diagnostiquée à ce moment-là. Ses proches et ses collègues, dont Luis Fernandez et Alain Giresse, ont partagé avec modestie cette décision déchirante.
Élément | Information |
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Nom complet | Bernard Lacombe |
Date de naissance | 15 août 1952 |
Lieu de naissance | Lyon, France |
Date du décès | 17 juin 2025 |
Âge au décès | 72 ans |
Cause du décès | Maladie d’Alzheimer (non officiellement confirmée, mais largement rapportée) |
Clubs principaux | Lyon, Saint-Étienne, Bordeaux |
Nombre de buts en D1 | 255 buts en championnat |
Sélections Équipe de France | 38 sélections, 12 buts |
Titre majeur | Champion d’Europe 1984 avec la France |
Rôle post-carrière | Conseiller de Jean-Michel Aulas à l’OL |
Référence |
Bernard Lacombe a perdu trente-cinq kilos au cours des derniers mois de sa vie. Un changement physique remarquable qui a marqué tous ceux qui l’ont connu de longue date. Selon Giresse, « ses yeux brillaient brièvement, mais on sentait que le lien avec le présent se perdait ». Ce témoignage d’une précision bouleversante illustre comment la maladie érode progressivement l’identité d’une personne jusqu’à l’effacer.
Lacombe est resté auprès de ses proches, remarquablement discret dans sa souffrance. L’équipe lyonnaise, qu’il aimait, a pris la décision d’aménager un espace commémoratif au Groupama Stadium. À la demande de sa famille, la cérémonie religieuse aura lieu à Fontaines-sur-Saône le 25 juin à huis clos.
L’impact de ce départ va bien au-delà du terrain. Il soulève une question importante concernant le bien-être des anciens sportifs professionnels. Un vieillissement cognitif accru peut résulter d’une combinaison de stress prolongé, de traumatismes répétés et d’efforts intenses. De nombreux traumatismes crâniens ont déjà été liés en Angleterre à des maladies neurodégénératives chez d’anciens footballeurs. Cette prise de conscience est encore balbutiante en France.
Mais Lacombe a connu une carrière fulgurante. Il est le joueur lyonnais le plus buteur en première division française. Il a joué un rôle déterminant dans le développement de l’OL contemporain, notamment par sa capacité à identifier et à entraîner des joueurs devenus des stars, comme Karim Benzema. Son œil aiguisé lui permettait de déceler le talent et, surtout, de le cultiver sans le brusquer.
Lacombe n’a jamais cherché à attirer l’attention. Il est resté fidèle à son œuvre de bâtisseur silencieux, même dans les loges présidentielles ou sur les plateaux de télévision. Son humilité a rappelé une époque où jouer au football était avant tout un engagement à long terme. Son dévouement à l’OL pendant plus de 40 ans est remarquablement rare dans un monde devenu trépidant, médiatique et souvent individualiste.
La mémoire du football français est brisée par sa disparition. Car Bernard Lacombe, aux côtés de Platini, Tigana et Fernandez, a été témoin de l’âge d’or de l’Euro 1984. Bien avant la Coupe du monde 1998, cette équipe avait enthousiasmé toute une génération et élevé la France.
En commémorant Lacombe, nous évoquons également la dimension humaine du sport, faite d’héritage, de respect et de transmission. Ancien joueur et passeur d’expérience, il avait le pouvoir d’unir l’ancien et le nouveau, de relier les époques. Il a compris que le football est plus qu’un simple jeu ; c’est un langage commun et une mémoire.
Il est particulièrement crucial d’intensifier le dialogue alors que les monuments commémoratifs se multiplient et que les médias se penchent sur sa carrière. Comment pouvons-nous aider les athlètes en fin de carrière ? Quel devoir les organisations et les clubs ont-ils envers la souffrance silencieuse de ceux qui faisaient vibrer des stades entiers hier encore ?
La disparition de Bernard Lacombe pourrait servir de signal d’alarme. Une occasion d’améliorer le diagnostic, la prévention et, surtout, le soutien. Des personnalités publiques comme Lacombe contribuent à sensibiliser et à mettre en lumière un sujet souvent tabou dans une société où la population vieillit et où le nombre de cas d’Alzheimer augmente.
Une part de l’élégance du football français disparaît à cause de lui. Cependant, son héritage perdure. Il perdure grâce aux dirigeants qui continuent de perpétuer ses enseignements, aux générations de joueurs qu’il a influencées et aux admirateurs qui ont été fascinés par ses exploits. Son souvenir résonnera très longtemps car il a été méticuleusement préservé dans les tribunes lyonnaises. Et peut-être trouverons-nous la force de transformer cette perte en apprentissage dans cette résonance.