La communauté fut bouleversée lorsque le cercueil d’Hichem Miraoui arriva à Kairouan. Les rues étaient particulièrement chargées d’émotion. Les prières silencieuses d’une ville paralysée par l’injustice se mêlaient aux cris de ses proches. Hichem, parti après la révolution tunisienne il y a plus de dix ans, espérait revoir sa mère cet été afin d’obtenir enfin ses papiers. Ironiquement, c’est son corps qui pénétra le silence brisé du quartier où il avait grandi après avoir traversé la mer.

Trempée encore, sa sœur Monia répéta : « Il revient dans un cercueil », et cela résonna comme un coup de tonnerre. Qui peut accepter cela ? Ce constat brutal n’est pas unique. Un type d’épuisement émotionnel alimenté par la peur quotidienne, souvent silencieuse, du rejet, de la violence ou de l’indifférence est décrit avec pudeur par des centaines de familles nord-africaines résidant en France.
Élément | Détail |
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Nom complet | Hichem Miraoui |
Âge au moment du décès | Environ 40 ans |
Nationalité | Tunisienne |
Profession | Coiffeur |
Pays de résidence | France (Puget-sur-Argens, Var) |
Date du décès | 31 mai 2025 |
Cause du décès | Assassinat à caractère raciste |
Date de l’enterrement | 11 juin 2025 |
Lieu de l’enterrement | Kairouan, Tunisie |
Qualification judiciaire | Meurtre terroriste motivé par l’origine ethnique |
Lien source | www.france24.com |
Hichem résidait dans le département du Var, à Puget-sur-Argens. Il a travaillé comme coiffeur pendant plusieurs années et était apprécié pour son travail et son sang-froid. Il avait réussi à se construire une vie stable et s’était intégré à sa communauté sans être marginalisé. Cependant, son voisin a décidé de le tuer le 31 mai. L’homme, actuellement accusé d’« assassinat terroriste en raison de son origine ethnique », était ouvertement raciste. Sans que personne n’ait prévenu les autorités à temps, il avait propagé un discours dangereux à travers plusieurs vidéos haineuses publiées en ligne.
Bien que particulièrement surprenant, cet incident s’inscrit dans une tendance sociale plus large. Les crimes motivés par des idéologies extrémistes sont de plus en plus fréquents, selon de nombreux sociologues et chercheurs. Les réseaux sociaux favorisent la propagation rapide d’idées néfastes en servant de caisses de résonance. Outre une absence flagrante de regrets, la persistance de l’agresseur à publier des contenus après son crime révèle également un sentiment d’impunité particulièrement troublant.
Le 8 juin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Puget-sur-Argens pour une marche silencieuse. Les pancartes sont simples mais percutantes : « Repose en paix, Hichem. Adopté par le village, cet enfant a un grand cœur. » La communauté tunisienne a pu exprimer son indignation à Marseille grâce à une nouvelle mobilisation. Ces événements rappellent que si l’unité seule ne peut compenser la perte, elle peut offrir un espace de respect.
Au-delà de l’affaire, le récit d’Hichem Miraoui remet en question la capacité de nos sociétés à prévenir, inclure et protéger. De nombreux élus, artistes et personnalités publiques ont exprimé leur chagrin et leur colère. Le rappeur Médine a appelé à une réponse politique forte dans un message touchant. Certains chercheurs établissent des comparaisons entre cette affaire et la noyade de Brahim Bouarram dans la Seine en 1995 ou, plus récemment, la mort par balle de Nahel par la police. Malgré leurs différences, ces tragédies révèlent un schéma constant de violence ciblée.
Ce type de meurtre touchant au concept fondamental d’égalité citoyenne, il provoque une onde de choc profonde. Il rappelle avec force que certaines personnes ne sont jamais considérées comme totalement légitimes, même dans le contexte de la… Face à des parcours professionnels admirables, Hichem n’a pas été protégé par sa stabilité, son intégration réussie ou l’absence de conflits. De plus, ce paradoxe – faire parfois « tout bien » ne suffit pas – est ce qui laisse les familles immigrées si perplexes.
La requalification des faits par le procureur antiterroriste a été saluée comme un symbole fort. Néanmoins, nombreux sont ceux qui estiment qu’elle doit être accompagnée d’actions concrètes. Une plus grande réactivité face aux signaux faibles, une meilleure détection en ligne des discours extrémistes et, surtout, un véritable engagement politique dans la lutte contre le racisme au quotidien sont autant d’éléments nécessaires. La censure morale ne suffit plus. Il faut éduquer, punir et légiférer.
La restitution du corps d’Hichem a relancé un débat longtemps étouffé sur les dangers de l’émigration en Tunisie. Nombreux sont les jeunes qui espèrent encore une vie meilleure en Europe. Cependant, les décisions familiales sont fortement influencées par la peur du rejet, l’humiliation administrative et, désormais, le risque d’un meurtre raciste. Hichem devient ainsi une figure tragique dont le nom sera invoqué. pour alerter, avertir et éventuellement éviter une autre tragédie.