Sur l’île d’El Hierro, qu’elle considérait comme son sanctuaire et son terrain d’entraînement en plein air, Cristina Santurino s’est éteinte paisiblement dans le confort de son lit. Sa mort était inattendue. Deux jours plus tôt, elle venait de terminer une séance exceptionnellement éprouvante au cours de laquelle elle avait gravi plus de 2 000 mètres de dénivelé sur Strava. Elle était très calme avec ses proches, malgré un profond bouleversement émotionnel et une multitude de projets.

Elle n’a pas répondu au téléphone le jour de son anniversaire. D’abord perçu comme une diversion à son entraînement en montagne, son silence prolongé a suscité de l’anxiété. Elle a été découverte morte par un voisin en début d’après-midi. Aucun signe de détresse, aucune trace de violence. Cette surprise, d’autant plus douloureuse qu’elle était inattendue, a suscité une avalanche d’hommages.
Élément | Détail |
---|---|
Nom complet | Cristina Santurino |
Âge au décès | 36 ans |
Nationalité | Espagnole |
Profession | Traileuse et nutritionniste sportive |
Diplôme | Doctorat en Sciences de l’Alimentation |
Dernière résidence | El Hierro, Îles Canaries |
Palmarès | Gagnante Gran Trail de Peñalara, CCC, Zegama |
Compétition à venir | Trail 100 Andorra (annulée suite à son décès) |
Dernier entraînement | Marathon trail de 42km à El Hierro avec 2 000m D+ |
Date de décès | Le jour de son 36e anniversaire |
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Titulaire d’un doctorat en sciences de l’alimentation et experte en nutrition, Santurino était également une athlète de haut niveau. Grâce à ses conférences et à ses séances de coaching, elle a dissipé les idées reçues les plus tenaces sur la performance sportive. Elle a promu une stratégie personnalisée, ancrée dans la réalité physiologique de chacun plutôt que dans les modes.
En 2020, elle a fait une déclaration unique et inspirante : elle a couru seule les 64 km du périphérique de Madrid en 5 heures et 26 minutes, juste au moment où la ville sortait du confinement. Ce défi représentait une libération à la fois individuelle et collective, dépassant le simple exploit sportif. Une façon de dire que la discipline peut nous aider à reprendre le contrôle de notre corps et de notre esprit.
Elle publiait fréquemment sur Instagram de superbes photos de ses excursions à El Hierro, souvent accompagnées de conseils diététiques incroyablement judicieux. Son contenu était très clair et bien accueilli, alliant science appliquée et nature brute. Elle a déclaré : « Chaque athlète a des besoins uniques ; c’est notre capacité à les écouter qui change tout.»
Ses conclusions étaient évidentes. Elle a remporté la première place des courses de 62 kilomètres et 104 kilomètres du Gran Trail de Peñalara. Elle a participé à plusieurs reprises à la CCC de Chamonix et a poursuivi sans relâche les 145 kilomètres de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, le TDS. Courir l’intégralité des 171 kilomètres de l’UTMB, qui fait le tour du massif du Mont-Blanc, est son objectif ultime.
Elle avait couru le marathon montagneux Zegama-Aizkorri, considéré comme l’un des plus techniques, le mois précédent. Grâce à une performance remarquable, elle l’avait terminé en 6 heures et 18 minutes. Elle avait retrouvé un nouveau cadre, se sentait revigorée et était enthousiaste à l’idée de partager ce mode de vie insulaire avec ses proches.
Son dévouement allait bien au-delà du sport. Elle était un lien unique entre performance supérieure et rigueur scientifique. Cristina était un exemple vivant de la façon de profiter intensément du sport sans en faire trop. Son conseil aux athlètes en herbe : « Manger moins ne fait pas de vous un meilleur coureur. C’est grâce à un entraînement raisonnable, une alimentation adéquate et une récupération adéquate. »
Bien qu’inexpliquée médicalement au moment de la rédaction de cet article, sa mort inattendue a relancé le débat sur le surmenage, même parmi les athlètes les plus préparés. Mais selon ses amis et collègues, elle n’était ni faible, ni épuisée, ni déprimée. Elle était épanouie, organisée et disciplinée. Une athlète accomplie dont l’ascension semblait ne faire que commencer.
De nombreux pionniers, dont Pau Capell et Maude Mathys, ont fait l’éloge de Cristina, la louant pour son intelligence inébranlable, sa gentillesse rayonnante et surtout son intégrité admirable. Sa communauté d’athlètes d’endurance, de diététiciens et de coureurs s’est mobilisée pour la soutenir, partageant ses conseils, son rire facile et sa voix sereine.
Un style particulier de trail running s’est imposé à elle : le plaisir du dépassement de soi sans le culte de la souffrance. Elle a su préserver son corps, prendre des décisions alimentaires judicieuses et planifier stratégiquement. Une athlète qui a compris que l’esprit est aussi vital que les jambes et que la récupération est tout aussi cruciale que l’entraînement.
Son histoire nous rappelle avec émotion que même les personnes les plus fortes peuvent connaître des échecs soudains. Mais c’est aussi une source de lumière : celle d’une expérience profonde et profondément émouvante, indémodable. Sa voix continuera à se faire entendre dans les milieux universitaires et sportifs, où son influence est toujours palpable.
La communauté que laisse Cristina Santurino est brisée, mais unie. Même si ses projets ont été interrompus, ils offrent encore aujourd’hui aux athlètes une feuille de route utile.